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Jacques Dewitte, La donation première de l’apparence, de l’anti-utilitarisme
dans le monde animal selon A. Portmann, revue du M.A.U.S.S., La découverte,
1993
- Nicolas Dufourcq, Le don entre pureté et impureté, Esprit, novembre
1995, n° 11
- Alain Caillé, Critique de la raison utilitaire, Paris, La Découverte,
1989.Jean-Claude Sagne, La loi du don, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1998.
- Jacques T. Godbout, L’esprit du don, en collaboration avec Alain Caillé,
Ed. La Découverte, 1992 : “Dans le cadre marchand, “gratis” signifie le fait
d’obtenir quelque chose pour rien, sans payer, sans coût. Gratuit signifie
ici sans valeur d’échange. Gratuit s’applique aussi à quelque chopse
que l’on fait “pour rien”, qui n’a pas d’utilité évidente, que l’on
fait “gratuitement”, comme l’emballage des cadeaux, par exemple. Gratuit signifie
alors sans valeur d’usage. Gratuit signifie aussi sans rationalité comme dans
“affirmer quelque chose gratuitement”, sans fondement, sans preuve. Pour le donateur,
gratuit signifie aussi libre, sans obligation, et sans exigence de retour; c’est
le sens le plus contesté et qui est interprété comme un “mensonge
social”.Enfin gratuit conserve une touche de grâce, de gracieux, qui fait surgir
de nulle part quelque chose d’inattendu, de généreux, qui est relié
à la naissance, à l’engendrement”. (Jacques T. Godbout “L’esprit du
don” en collaboration avec Alain Caillé, Ed. La Découverte, 1992, p.248)
- Bourdieu, “La sociologie postule que les agents sociaux n’accomplissent pas des
actes gratuits” (Bourdieu, Raisons pratiques, sur la théorie de l’action,
Seuil, 1994, p. 150)
- Baudrillard, « Intervention, sur un grand magasin aux Etats-Unis voici quelques
années : un groupe occupe et neutralise par surprise le magasin, puis invite
la foule par haut-parleur à se servir librement. Action symbolique. Résultat
: les gens ne savent pas quoi prendre, ou bien ils prennent quelques menus objets
(ce qu’ils auraient pu voler en situation normale). (.) Ce que montre la situtation
limite et presque expérimentale du grand magasin, c’est que, une fois neutralisée,
la valeur d’échange, la valeur d’usage elle aussi disparaît. L’exigence
de toujours plus d’utilité et de satisfaction, une fois affrontée à
sa possibilité de réalisation immédiate, se défait étrangement.
(…) Hypothèses :
- les objets et les besoins qu’ils suggèrent sont précisément
là pour résoudre l’angoisse de ne pas savoir ce que l’on veut.
- ce qui n’es t pas médié par l’abstraction de la valeur d’échange
n’existe pas non plus comme valeur “spontanée” et “concrète” qsui serait
celle de l’usage. Pour la raison que ce niveau est d’une abstraction égale
au premier et que les deux ont partie liée. Pas de valeur d’usage sans valeur
d’échange. une fois celle-ci netralisée dans un processus de don, de
gratuité, de prodigalité, de dépense, la valeur d’usage elle-même
devient insaisissable »(Baudrillard, Pour une critique de l’économie
politique du signe, Gallimard, 1972, p. 258) |